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La transition vers la matriarchie moderne

Redonner toutes leurs forces à nos familles

La famille est une des institutions les plus rassembleuses que les humains aient imaginées. Aujourd'hui, elle est devenue pour trop d'entre nous une source de conflits et de division. Au contraire, notre société a grand besoin de retrouver la force d'un tissu familial solide, pour lui permettre d'affronter les énormes défis qui se dressent devant elle. Redonnons à la famille toute cette force qui a déjà fait d'elle un outil si précieux pour assurer notre bien-être et forger notre identité culturelle.

Avec la famille clanique matrilocale et matrilinéaire, la matriarchie nous offre un modèle éprouvé qui permettra de redonner à nos familles un rôle déterminant dans l’épanouissement individuel de ses membres, dans la stabilité et la durabilité de notre organisation économique et sociale, ainsi que dans le retour à une relation harmonieuse avec notre environnement. Il est temps de remettre la famille au centre de nos vies.
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Trois actions immédiates

En résumé, l’établissement de matriarchies moderne en Occident repose sur trois actions immédiates :

  1. La transformation de nos démocraties à suffrage universel en aviacraties à droit de vote exclusif aux grands-mères ;
  2. L’octroi d’un revenu universel de citoyenneté substantiel, permettant à tous de dépasser le seuil de pauvreté.
    1. Ce sera la première étape de réalisation du donarisme économique, soit d’abord un partage équitable des ressources liées à la subsistance.
  3. La mise en place de régime légaux de matriage favorisant l’établissement de familles claniques matrilocales.

Il faudra laisser du temps à l'aviacratie

Il ne faut pas s’attendre à ce que l’aviacratie et son droit de vote exclusif aux grands-mères règle immédiatement toutes les difficultés de notre démocratie. Il faudra probablement plusieurs exercices de ce droit de vote (élections et référendums) avant que l’aviacratie ne révèle ses avantages. Mais on peut imaginer par exemple qu’après 2 élections, pendant lesquelles nous aurons tenu 2 référendums, la population sera en mesure de percevoir une multitude d’effets bénéfiques de ce nouveau mode de scrutin. Il s'agira donc d'une révolution politique fondamentale, échelonnée sur une décennie environ. Il est extrêmement encourageant de pouvoir envisager l'établissement d'un nouveau système politique équitable, en seulement une dizaine d'années.

Des incitatifs pour les matriages

De son côté, la transformation de nos familles au sein de matriages pourra aussi se faire assez rapidement. Il sera certainement souhaitable de mettre en place plusieurs niveaux d'incitatifs afin de favoriser l'établissement de matriages. Par exemple, les nouveaux représentant-e-s politiques élu-e-s de notre aviacratie pourront immédiatement proposer des programmes destinés à l'industrie de la construction. Il faut cesser de ne construire qu'en fonction de personnes seules ou en couples.

Il y a un nombre important de ménages uniparentaux actuellement au Québec. L’attrait économique du fractionnement du revenu et même simplement de la mise en commun des ressources, dont le revenu de citoyenneté, seront invitants pour beaucoup de gens dans cette situation. Mais il faudra davantage pour contrer l'attrait du modèle nucléaire, qui est actuellement toujours aussi vigoureux, malgré les déboires évidents de la plupart des couples de parents.

Aider les lignées matrilinéaires à se réunifier

En leur offrant une alternative vraiment avantageuse, il est plausible qu’un bon nombre de frères, sœurs, cousins ou cousines, dont les couples sont séparés, voudront se réunifier. Plusieurs d’entre eux rejoindront probablement tout simplement leur mère ou tante, séparée aussi. En se greffant à celles déjà existantes, nous retrouverons rapidement un noyau solide de familles claniques matrilinéaires au Québec. C’est-à-dire de familles dont une grand-mère, détentrice du droit de vote, réside avec au moins une partie de sa lignée matrilinéaire.

La lignée matrilinéaire ne se limite pas à la fratrie immédiate

Plusieurs seront toutefois rebutés par le modèle de la famille clanique matrilocale en raison de relations tendues avec les membres de leur famille immédiate. Par exemple lorsqu’un conflit majeur avec leur mère, un frère ou une sœur, les a obligés à s’éloigner de leur famille. Il leur sera alors difficile de s’imaginer être resté auprès d’eux, à l’âge adulte.

En réalité, la famille clanique matrilocale ne se présente d’aucune façon comme une obligation de conserver des liens serrés avec sa mère, ses frères ou ses sœurs. Car la famille clanique matrilocale regroupe les membres d’une lignée matrilinéaire à tous les degrés. Elle est ainsi beaucoup plus vaste. Dans les sociétés ayant intégré ce modèle, les clans familiaux comptent en général plus d’une dizaine d’adultes, parfois plusieurs dizaines. Il est alors beaucoup plus facile de s’imaginer résider avec des oncles, des tantes, des cousines ou des cousins, qui nous sont sympathiques.

La matriarchie privilégie la liberté

Et puis, personne n’est obligé non plus de rester dans son clan matrilocal. La matriarchie est un système qui privilégie la liberté des individus. Quelqu’un pourra quitter à tout moment un matriage. Il pourrait bien sûr subsister des obligations financières découlant de son séjour dans le clan. Mais essentiellement, il y aura beaucoup moins de contraintes légales que dans le cadre actuel de la famille.

Car en instaurant un régime de matriage par défaut, la question des droits et responsabilités sur les enfants sera clarifiée dans ses fondements. C'est la mère de l'enfant et sa lignée matrilinéaire qui en ont la responsabilité première. À moins d'enregistrer légalement un régime différent, le droit de la famille ne s'appliquera qu'à la mère et à sa lignée matrilinéaire.

On peut aussi choisir d'adopter une nouvelle famille clanique

En matriarchie, étant donné l'envergure des familles claniques, il manque très rarement d'enfants. Les adoptions, quand même rares, se font donc plutôt à l'âge adulte. Ce peut être une femme, d'une famille clanique où les filles étaient nombreuses, qui offre de s'installer dans une famille clanique où les filles sont rares, afin de poursuivre la lignée matrilinéaire. Ou l'inverse pour un homme, afin d'offrir une figure paternelle dans un famille clanique où ne sont nées que des filles.

La mère et son matriage sont responsable de l'enfant, mais personne ne veut interdire les liens pères-enfants

Il s'agit probablement du changement qui sera le plus difficile à faire accepter au sein de la population en général. Car même si le but n'est absolument pas d'empêcher les pères biologiques de jouer un rôle auprès de leurs enfants, beaucoup le verront strictement sous cet angle. Dans la grande majorité des cas, même s'il ne fera pas officiellement partie de la même famille clanique, le père sera appelé à jouer le rôle qui lui convient auprès de ses enfants. La matriarchie ne cherche pas à empêcher les pères de jouer un rôle. Ni d'ailleurs à les forcer à en jouer un. Elle permet simplement de clarifier les choses.

Permettre aux femmes d'avoir des enfants de pères différents

Par ailleurs, le fait de ne pas faire partie de la même famille clanique procurera aux parents une liberté sexuelle complète. Même si cet aspect fondamental n'a été qu'effleuré dans ce manifeste, nous croyons qu'il permettra aux parents d'entretenir des relations beaucoup plus saines à long terme.

Un autre aspect qui découle de cette liberté sexuelle totale sera de voir un grand nombre de femmes avoir des enfants de partenaires différents. Dans les matriarchies connues, ce mélange de parenté biologique tisse un enchevêtrement de liens étroits entre les familles claniques. La plupart des hommes d'une même famille clanique en viennent à avoir des enfants au sein de plusieurs autres familles claniques. Alors que leurs tantes, sœurs et cousines de la même famille clanique, ont des enfants de pères provenant d'une multitude d'autres. Le droit de vote des grands-mères reflète d'ailleurs leur intérêt pour le bien-être de tout ce monde inter-relié, et pas seulement celui de leur famille clanique matrilocale immédiate.

Transformer les maisons familiales en "Motels communautaires"

L'accès direct de chaque chambre d'adulte vers l'extérieur (à la manière d'un Motel) peut sembler un détail anodin à première vue. Il s'agit au contraire d'une caractéristique architecturale d'une très grande importance. Cela permet aux adultes du matriage (oncles, tantes, frères, sœurs, cousins, cousines) de conserver un grand degré d'intimité tout au long de leur vie au sein de leur famille clanique matrilocale. Ils et elles peuvent ainsi entretenir les relations amoureuses et amicales qui leur conviennent, sans que celles-ci ne jouent obligatoirement un rôle au niveau familial.

Délester l'appareil judiciaire des ruptures conjugales

Il est aussi indéniable que le matriage légal permettra d’éviter la judiciarisation de beaucoup de ces trop nombreux, trop longs et trop pénibles conflits entre parents lors de désaccords au sujet des enfants. Nous croyons qu'il est grandement temps de mettre fin à ce cafouillage social 1 .

Bien sûr, les ententes des couples « hors-matriage » conserveront leur force légale. Mais le choix sera dorénavant clair et simple. Le matriage est le régime familial par défaut pour tous. Si un couple désire un régime différent (mariage ou autre), il faudra le faire officiellement.

Les retombées de la croissance de la richesse n'élimineront jamais la pauvreté

Finalement, le revenu universel de citoyenneté (appelé aussi revenu de base) viendra protéger les mères et leurs enfants de la pauvreté, car ces derniers ont droit au revenu dès leur naissance, ainsi que toutes les clientèles vulnérables de nos services sociaux. Bénéficiant enfin d’un revenu stable, les assurant de pouvoir subvenir convenablement à leurs besoins fondamentaux, ceux-ci auront alors la possibilité de joindre un matriage existant ou d'en créer un nouveau.

Cet outil de partage de la richesse collective qu'est le revenu de base fait son chemin depuis déjà plusieurs décennies au sein des civilisations occidentales. L'ampleur de notre richesse collective est aujourd'hui colossale. Le fait que l'on retrouve toujours une aussi grande partie de la population cloisonnée dans les méandres de la pauvreté représente un échec monumental de notre organisation économique et sociale. Et nos élites continuent de nous servir ces discours hypocrites de retombées économiques des plus riches vers les plus pauvres. Ne soyons pas dupes, le système de patriarchie capitaliste démocratique a atteint son seuil critique de viabilité.

Deux conditions pour devenir riches

Le nouveau paradigme économique doit être clair pour tous les membres de notre communauté. Nous n'avons rien contre la possibilité de pouvoir devenir riche. Il n'y a au fond que deux conditions. Il faut d'abord s'assurer que personne ne soit pauvre. Nous croyons qu'il s'agit là de la moindre des choses, dans un pays aussi riche que le nôtre. Ensuite, les activités menant à l'accumulation de la richesse ne doivent en aucune façon désavantager les générations futures. Là aussi, nous devons tirer les leçons qui s'imposent, alors que notre économie de croissance insatiable nous a amenés devant une impasse.

Les solutions technologiques sont là

Dans tous les secteurs de notre société, les développements technologiques ont déjà atteint des niveaux fabuleux. Tout est en place pour établir une société vraiment équitable, soucieuse de conserver des relations harmonieuses entre les peuples et avec son environnement. Malheureusement pour l'humanité et nos écosystèmes, nos modes de fonctionnement sociaux, politiques et économiques n'ont vraiment pas évolué dans ce sens, ces dernières années.

Réorganiser notre vie économique et sociale

Une fois le partage équitable des ressources de subsistance garanti pour tous, le donarisme économique repose sur le don volontaire de biens et de services entre citoyennes et citoyens. Cela peut sembler une énorme utopie à notre époque, où l'argent, la propriété privée et l'accumulation de biens par les individus sont devenus des croyances fondamentales. Ces croyances constituent pourtant bel et bien des inventions humaines. Rien ne nous empêche d'organiser notre vie économique et sociale sur d'autres bases.

Le niveau de maturité qu'a atteint le monde du logiciel libre en seulement quelques décennies est aussi surprenant qu'inspirant. Cela démontre clairement que ce type d'économie basée sur la contribution volontaire et l'estime que se portent les participants est tout à fait viable. Notre incrédulité par rapport à la possibilité de transposer ce mode de fonctionnement aux autres secteurs de l'économie, vient du fait que les ressources personnelles que l'on doit investir encore aujourd'hui, simplement pour assurer notre subsistance, sont extrêmement élevées.

Une organisation sociale à la fine pointe de la technologique

Nous allons combiner notre niveau de savoir technologique très élevé et l'expérience durable et inestimable des matriarchies. Nous mettrons en place une organisation sociale capable de déployer efficacement notre savoir technologique, de façon à assurer à toute la population : un lieu de résidence de grande qualité, des transports rapides et gratuits ainsi qu'une alimentation saine et raffinée. Alors, l'interaction de la population sur une base volontaire pour la circulation de biens et services qui ne sont pas liés à la subsistance, devient beaucoup plus facile à imaginer.

Entrevoir le troisième millénaire avec sérénité

La matriarchie établira ainsi de solides nouvelles bases socio-politiques autour de l'aviacratie politique et de son droit de vote exclusif aux grands-mères, du matriage légal et de ses grandes familles claniques matrilocales stables et inter-reliées, ainsi que du donarisme économique, assurant d'abord un partage équitable des ressources de subsistance. Notre société sera alors parfaitement outillé pour profiter au maximum de l'éclosion de cette révolution numérique. Nous pourrons ainsi entamer le troisième millénaire avec espoir et enthousiasme.

Références

1 « Dépassées par l'avalanche de conflits de séparation, les autorités ont demandé de l'aide. « Les juges ont réclamé de la formation parce qu'ils voient de plus en plus de dossiers du genre. C'est une problématique très lourde » , indique le juge en chef adjoint de la Chambre de la jeunesse de la Cour du Québec, Claude C. Boulanger. » Marie-Claude Malboeuf, Les autorités crient au secours
LaPresse, 12 mai 2014
(visité le 28 avril 2016)

Créé par admin. Dernière modification : Lundi août 8, 2022 14:21:22 EDT par admin.